L’ANCIEN CHÂTEAU
Ce que l’on nomme l’ancien château d’Ourton est un édifice mitoyen avec d’autres constructions, situé au sud du village, au bord de la RN 41 et longé à l’est par la biette.
On sait que le château était intact en 1537. En 1569 le registre des centièmes note « …le château dudit Ourton avec la Bassecourt et jardin de plaisance se comprend en trois mesures d’héritage ou environ en ce comprins des fosses estant à l’entour dudit château ». David Weppe tient en cense du seigneur d’Ourton, Jean Wignacourt, le moulin à eau, à moudre le blé qui et situé près des fossés du château.
LA FERME DU CHÂTEAU :
OURTON a compté trois châteaux : un château féodal, détruit en 1537, un château construit en 1685 par le Comte de Brias, subsistant en partie, et enfin un château du XIXe siècle « la ferme du château » On y remarque un pigeonnier de 1631 sur lequel sont gravées les armoiries des anciens seigneurs, quelques bas-reliefs enchâssés dans un pignon moderne et deux cheminées en grès piqué.
En ce temps là, en 1855, n’existait plus chez nous le château (qui se trouvait au plat Vivier et qui fut démoli vers 1800) mais son moulin dont le tic-tac ne cessa qu’en 1932 et sa ferme, la belle et immense ferme qu’admiraient alors les passagers de la grand’route.
De cette ferme, rachetée par les mises de Bruay, transformée avec ses dépendances en coron de 15 maisons ouvrières vers 1900, bombardée affreusement par un avion le 25 août 1944, que reste-t-il ?
Et pourtant avant le début de ce siècle, elle apparaissait encore dans toute sa splendeur et conservait le souvenir de ses anciens propriétaires.
Le claveau de gré central de l’archivolte du portail d’entrée sur le pigeonnier était orné d’un écusson aux 3 fleurs de lys au pied coupé de Vignacourt dans une couronne de lauriers avec la date 1631 (tout a été détruit en 1944).
La porte d’entrée de la maison est surmontée également d’un écusson très fruste, parti de Vignacourt et de … (qui apparaît toujours).
A gauche, dans le mur de brique on remarque encore, dans un cadre de pierre blanche mouluré, les mêmes armes supportées par deux griffons et timbrées d’un heaume grillagé de face, orné de lambrequins, cimé d’une couronne de marquis et d’u bourrelet.
De nombreux reliefs agrémentent quelques ouvertures et parmi quelques bas-reliefs récents et moins classés dont 4 symbolisaient les saisons, en restent deux.
Dans la cuisine se dressait la belle cheminée de gré du 17eme siècle dont parlent les dictionnaires de beaux-arts sous le titre « cheminée d’OURTON » comme œuvre rare et unique (elle a pris la route du musée d’Arras ). Au centre du marteau se détachait en relief un motif armorié semblable à celui précédemment décrit. A gauche, même écu de Vignacourt et représentant Adam et Eve.
Dans la relaverie existait une autre cheminée de gré moins intéressante ornée d’un écusson aux 3 fleurs de lys et d’un autre écusson aux armes seigneuriales.
Tout cela nous redit : « sic transit gloria mundi » : « Ainsi passe la gloire du monde ».
LA MAISON DU PRÊTRE :
L’ancien presbytère était situé dans le jardin de l’actuel presbytère. Il faisait face au soleil du midi : il était donc en parallèle avec l’allée d’aujourd’hui.
Il ressemblait par sa forme et par sa construction aux vieilles fermes qu’on rencontre encore de nos jours chez nous.
Il n’avait pas d’étage. Il possédait un immense grenier traversé par deux cheminées, et beaucoup de dépendances: écuries, étable, grange, et abris. Le corridor donnait, à gauche, entrée et par 2 portes, sur une grande salle aboutissant à 2 chambres contigües à une autre pièce dénommée le bûcher ou remise. Le corridor s’ouvrait à droite sur la cuisine qui communiquait avec la salle à manger et aussi avec un couloir conduisant au fournil où se trouvait l’escalier. Le mur, démoli il y a 12 ans, faisait partie du mur de cette buanderie, et dans ce mur, se trouvait une petite ouverture avec barreaux dont plusieurs se souviennent et qui avait vue sur l’intérieur de l’église quand le portail était ouvert. Par les pâtures et les sentiers, on accédait facilement dans tout le quartier, et un chemin de terre (ce qui était précieux !) reliait la maison à la rue de la mairie.
Seulement, en 1881, ce presbytère commode et spacieux tombait en ruine, et il fallait songer à sa reconstruction. A cet effet, M. l’abbé Dujardin, qui était de famille aisée, avait laissé une part de son patrimoine; la vente des 6 lots de démolition apporta 489 Fr et la fabrique contribua de son côté pour quelques centaines de francs. Et c’est ainsi qu’en 1883 était édifié le beau presbytère actuel qui coûta alors, d’après les devis et factures, 10 200 Fr- somme sérieuse pour l’époque. L’architecte fut M. Dégez de Béthune et l’entrepreneur M. Bacq de Divion.
Pour arriver à exécuter certains travaux supplémentaires, non compris dans le devis, comme trottoirs …toute la population apporta à l’entrepreneur une contribution gratuite. Une vieille feuille de papier timbré nous donne les signatures de 10 personnes ayant promis 10 ou 15 jours de travail: Abbé Jérôme, Boucly, Capron, Boyaval, Robitaille, Caron, Fontaine…; et les signatures de 36 personnes ayant assuré les voiturages de briques et de sable: Boucly, Capron, Deflandre, Boyaval, Brodel, Béhin, Robitaille, Démont, Cordonnier, Caullet, Guillemant, Caillieret, Deladiennée, Maitrepierre, Haï, Honoré, Thellier, Sauvage, Gosselin, Déon, Augait, Crétel, Taquin, Delannoy, Moreau, Potier, Taverne, Delassus…
La buanderie et les murs de clôture ne furent construits qu’en 1893.
La Mairie est installée dans ce beau bâtiment.